Quelques rousseurs sans gravité sur la couverture, les tranches, les premières et dernières pages
Roman.
Elle était née le jour de l'Épiphanie. C'est la raison pour laquelle on l'appelait Fany.
Ce n'était pas une fille du bon Dieu. Ce n'était pas non plus une fille du Diable. Comme la coccinelle elle montrait le chemin du ciel, comme la coccinelle, elle était bête à bon Dieu.
Elle était divinement ou diablement attirante, Fany. Ainsi l'amour la prit tout de suite en sympathie et ils sont devenus une paire d'amis le plus naturellement du monde, unis pour le meilleur et pour le pire. Depuis toujours, on pourrait dire : "pour toujours".
Eh bien non. C'eût été trop beau.
Car Fany est morte !
Elle est morte en plein épanouissement, en pleine vie, les bras encore malades d'amour, avec un sourire, un bout de chanson accroché à ses lèvres, une fleur à la main.
Seule cette nuit sans lune a surpris le drame mais la nuit ne livre au jour que des rêves. Trois fleurs aussi, savent, elles sont même les seules à savoir, mais comment comprendre le langage des fleurs autrement que dans les jeux d'amour !
Alors...
Alors il leur suffirait de revenir discrètement sur leur tige et de refaire le chemin qui devait être pour elles un chemin de fête.
Ridicule ?
Peut-être.
Mais il y a pire.
Tinéna, 1986, 182 p.