Philippe Pétain : le prisonnier de Sigmaringen

Dos marqué, une corne sur la couverture. Bon état général

Préface de Jacques Orsini.

Un jeune médecin-lieutenant, le Docteur S., est prisonnier, lorsque des autorités allemandes lui proposent de soigner une « éminente personnalité française qui se trouve en Allemagne ». Le médecin, qui comprend vite qu'il s'agit du Maréchal, prisonnier lui aussi, accepte. Il quitte le camp, et sera d'abord présenté au Général Bridoux. Celui-ci, qui occupe des fonctions assez mal définies dans le fantôme de « Commission gouvernementale » de Sigmaringen, lui précisera quel sera son rôle auprès du Maréchal.

Lorsque le médecin-lieutenant arrive à Sigmaringen - où il semble bien qu'on lui ait fait absorber quelque narcotique qui le plongera dans un sommeil de près de trois jours - il s'aperçoit que les Allemands l'ont fait venir, en réalité, pour le substituer au Dr Bernard Ménétrel, qu'ils arrêteront aussitôt après.

En signe de protestation, le Maréchal refusera de voir le nouveau médecin.

Le témoignage qu'apporte aujourd'hui le Docteur S. n'est donc pas un témoignage direct. Il n'en a que plus de prix.

C'est d'abord un témoignage sur le monde étrange de Sigmaringen, celui qui ne se considère pas comme prisonnier et croit encore pouvoir jouer un rôle politique. Ainsi, apparaissent les principaux personnages de l'ultime Collaboration. Joseph Darnand - celui qui inspire à l'auteur le plus de sympathie par sa qualité humaine - sa femme, et un fils de Darnand, l'ambassadeur de Brinon qui, en dépit de sa germanophilie, prend la défense du Général Leclerc contre Luchaire, lequel avait écrit un article injuste qu'il lisait à haute voix, le Général Bridoux, sec comme un officier de cavalerie en retraite et qui ne monte plus, Jean Luchaire prétentieux et disert, avec sa femme aussi blonde qu'inadaptée, le couple Déat, le couple passionné.

MP, 1965, 160 p.