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ABSENT POUR RAISON FAMILIALE
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Bon état général
Tous les esclaves mâles étaient mis aux fers, enchaînés deux à deux. Quant aux femmes et aux enfants, on se contentait de les enfermer dans les cales. On tranchait sans pitié un bras ou une jambe à tout esclave qui tentait de sauter par-dessus bord, à la fois pour l'empêcher de fuir et pour servir d'exemple aux autres. Ces mutilations les terrifiaient, d'autant plus qu'ils croyaient que celui qui mourait avec un corps amputé ne pouvait renaître dans l'au-delà. Pendant la traversée, les esclaves étaient amenés sur le pont deux fois par jour pour les repas, à 10 heures et à 16 heures. L'équipage, armé, les surveillait. Les hommes étaient rassemblés sur le pont principal, sous la menace directe des canons ; les femmes sur le gaillard d'arrière, les enfants sur le pont de dunette. On leur distribuait en moyenne une mesure de bouillie de maïs pour dix esclaves, puis ils passaient en file indienne devant les barils d'eau potable, recevaient chacun une pinte d'eau, et redescendaient dans les cales. On accordait un traitement privilégié aux captifs qui acceptaient de servir d'indicateurs et de surveillants. Le capitaine du vaisseau négrier l'Hannibal, un certain Thomas Phillips, raconte qu'il avait à bord trente à quarante Noirs, qui lui servaient de gardiens et de mouchards et qui dormaient parmi les esclaves. "Chaque fois que nous choisissons un nouveau gardien, nous lui remettons un chat-à-neuf-queues, qui est l'insigne de son office, dont il n'est pas peu fier, et dont il use avec grand zèle." Phillips était, relativement parlant, un capitaine humain. Tous les soirs, quand le temps était beau, il faisait monter sa cargaison d'esclaves sur le pont ; l'équipage leur jouait de la musique pour les faire danser. Ce n'était pas, naturellement, pure bonté d'âme, c'était surtout pour leur donner de l'exercice et tenter de leur conserver un semblant de vitalité.
Table des matières
"Maudit soit Canaan !..."
C'est le Portugal qui commence
Espagnols, Anglais, Français, interviennent
La belle époque du trafic infâme
Les Hollandais améliorent la technique
Enfin, quelques hommes s'émeuvent
Wilberforce et Pitt entament la lutte
Saint-Domingue et la Sierra Leone
Vaisseaux négriers contre Royal Navy
La grande résistance des planteurs
Les États-Unis, citadelle de l'esclavage
L'esclavage se replie en Afrique
L'Allemagne contre l'esclavage
L'esclavage n'est pas encore mort
Robert Laffont, 1968, 288 p.