Main-de-Dieu-2
Chiens-de-sang-1
Chiens-de-sang-2
Ombre-de-la-croix-1
Ombre-de-la-croix-2

Et Dieu reconnaîtra les siens - 3 tomes

De Jean-Louis Marteil. L'Hydre, 2002, 672 p.
15,00 €

Très bon état général

 

Et Dieu reconnîtra les siens, première époque (1206-1209) - La main de Dieu

La journée durant, le sang et le feu se partagèrent la ville. Ce fut un épouvantable carnage. Bêtes et hommes s'embrasaient au passage de véritables tornades de flammes, le sang cuisait dans les caniveaux, dans les caves, ou s'échappait en torrents d'épouvante vers le bas de la ville. Les bras étaient gourds à force de frapper, les destriers pataugeaient dans une boue rougeâtre et collante, la fumée à l'odeur de mort tentait de masquer l'horreur en s'engouffrant dans les maisons, dans les couloirs, dans les rues.

On hurlait sans pouvoir s'entendre car le bruit était terrible, les poutres des toits craquaient en s'effondrant, les murs grondaient en éclatant sous la chaleur et s'abattaient enfin, noirs et épars, sur quelque survivant ou sur quelque tueur à la recherche de rapine, et c'était comme si rien, jamais, n'avait été construit là... Dans l'armée de la croisade, nul, ou presque, ne douta que la main de Dieu venait de s'abattre sur la cité impie...

 

Et Dieu reconnaîtra les siens, deuxième époque (1209-1217) - Les chiens de sang

Alors le chevalier revint à Alix. Il poussa son destrier et s'approcha, suivi par ses quatre compagnons. "Madame ?" Elle sursauta et leva les yeux... Oui, elle le connaissait. Et l'avait par volonté oublié. Son visage se ferma. "Madame, me reconnaissez-vous ?" demanda-t-il. Comme elle gardait le silence, il ajouta : "Je suis de Toulouse. Je puis vous dire que le comte vous fit longtemps chercher...

- Du temps perdu pour la guerre, j'imagine" murmura-t-elle en baissant les yeux, "mais le lion va mourir.."

Le cavalier maîtrisa sa monture qui s'impatientait. Il pensa aux armoiries de Montfort.

"Le lion... Simon de Montfort ?"

Alix releva la tête vivement et le dévisagea avec des yeux si pleins de haine qu'il eut un léger mouvement de recul. "Et ensuite, il viendra des bannières à la fleur de lys", reprit-elle.
"Des milliers et des milliers... Comme si l'on frappait du pied dans un essaim de guêpes, il en viendra de partout..."

 

Et Dieu reconnaîtra les siens, troisième époque (1218-1242) - L'ombre de la Croix

Ce fut comme si un frisson glacé parcourait l'armée, passait d'un homme à l'autre, atteignant même les chevaux, pareil à une contagion fulgurante. Arnaud de Villemur leva le bras et son gant d'acier lança un éclair. Ceux des chevaliers dont les heaumes possédaient une visière l'abaissèrent tous ensemble et il y eut un claquement sec. Les lances ensuite s'inclinèrent. Les pointes des gonfanons vinrent caresser la poussière du sol piétiné.

Enfin, au sommet de la porte Montgaillard, la bannière de Toulouse disparut, engloutie par la tour où, l'instant d'avant, elle flottait fièrement.

Alors, le bras d'Arnaud de Villemur s'abaissa.

On entendit le choc sourd des mangonneaux lâchant leurs boulets et le sifflement d'épouvante d'une nuée de flèches dont l'épaisseur masqua un instant le soleil. Un cri, un seul cri, jaillit de toutes les poitrines...

Et les palissades qui retenaient encore la horde sauvage tombèrent d'un coup.

 

L'Hydre, 2002, 224 p. + 224 p. + 224 p.

Auteur
Jean-Louis Marteil
Sauvegarder
Choix utilisateur pour les Cookies
Nous utilisons des cookies afin de vous proposer les meilleurs services possibles. Si vous déclinez l'utilisation de ces cookies, le site web pourrait ne pas fonctionner correctement.
Tout accepter
Tout décliner
Analytics
Outils utilisés pour analyser les données de navigation et mesurer l'efficacité du site internet afin de comprendre son fonctionnement.
Google Analytics
Accepter
Décliner
Unknown
Unknown
Accepter
Décliner