Cour-de-Lucifer-Tchou-2

La cour de Lucifer - Les cathares gardiens du Graal

De Otto Rahn. Tchou, 1974, 270 p.
19,00 €

Dos très marqué

Traduit de l'allemand par René Nelli.

À en croire l'histoire officielle, la civilisation européenne devrait tout - ou presque - au christianisme. Un regard tant soit peu lucide jeté sur le millénaire qui s'étend (en gros) de l'évangélisation des Gaules à l'extermination des cathares d'Occitanie suffit à faire éclater l'absurdité d'une telle affirmation.

L'art et la poésie du XIIIe siècle sont encore tout imprégnés de mythologie celtique. Ainsi en va-t-il de la légende du Graal, qui prend directement sa source dans les textes sacrés de l'époque druidique, et que célébreront avec une même ardeur Minnesänger allemands et troubadours dévoués à la cause des "Albigeois". Car le catharisme, qui s'était répandu dans tous les pays de langue d'oc (mais que l'on rencontrait aussi en Allemagne), avouait plus d'une parenté avec les croyances "païennes" de la Gaule chevelue et de l'antique Germanie. Aussi ne faut-il pas s'étonner si les papes de Rome ne voulurent voir dans "l'Église d'Amour" dont se réclamaient les martyrs de Montségur qu'une entreprise du démon, le dernier refuge des sectateurs de Lucifer.

C'est le témoignage de ces martyrs qu'Otto Rahn veut faire entendre ici. La cour de Lucifer réunit tous ceux qui payèrent de leur vie leur attachement à la lumière d'une foi plus pure (Lucifer n'est-il pas, après tout, l'ange "porteur de clarté" ?), tous ceux que Rome persécuta au nom de la Croix : cathares du Languedoc et de Haute-Hesse, vaudois de Lyon et de Provence, lollards d'Angleterre, hussites de Bohême, protestants de Rhénanie, camisards des Cévennes. À eux est dédié ce livre qui est d'un poète autant que d'un érudit, livre de ferveur et d'indignation.

Otto Rahn est né en 1904 près de Marburg-sur-Lahn, antique cité de Haute-Hesse qui fut au Moyen Âge le théâtre de sanglantes persécutions organisées contre les cathares d'Allemagne du Sud (il ne devait jamais oublier que ses ancêtres étaient morts pour leur foi sur les bûchers de l'Inquisition).

À l'Université, il se spécialise dans la "Romanistik" (étude des civilisations de langue romane). Mais c'est surtout la littérature des pays de langue d'oc qui l'intéresse. Il veut mettre en évidence les relations qui ont pu exister entre les troubadours "hérétiques" d'Occitanie et les Minnesänger d'outre-Rhin. En 1929 et 1932, il voyage en France : il explore les grottes du Sabarthès (Ariège), dernier refuge des cathares poursuivis par les soldats de Rome.

En 1933 paraît son premier livre, La croisade contre le Graal, l'un des textes les plus convaincants (et l'un des plus inspirés) qui aient été écrits sur le catharisme et sur la répression dont ce mouvement fut l'objet. Rahn établit avec netteté les responsabilités de l'Église de Rome dans ce qui fut la plus effroyable "chasse aux sorcières" du Moyen Âge. Mais il insiste aussi sur l'étonnante vitalité des anciennes croyances celtiques et germaniques, qui avaient survécu en Europe à plus d'un millénaire de christianisme, et qu'il avait retrouvées, presque intactes, dans les chansons des troubadours et dans les prières des "Bons Hommes" de Montségur.

Cet intérêt passionné porté aux vieux mythes nordiques devait attirer sur Rahn l'attention des nazis. Les maîtres de l'heure lui firent des propositions qu'il eut l'imprudence d'accepter : quand il comprit ce qu'on attendait de lui, il était trop tard. Dès 1936, on perd sa trace. Il semble qu'il soit mort au printemps 1937, dans des circonstances demeurées mystérieuses (suicide ? assassinat ?). La même année paraissait son second et dernier livre : La cour de Lucifer.

 

Table des matières

Le mystère Otto Rahn

Avertissement du traducteur

Le départ

 

Bingen sur le Rhin

Paris

Toulouse

Pamiers

Foix

Lavelanet

Montségur dans les Pyrénées

Lavelanet encore

Le château de L... (dans la région toulousaine)

Carcassonne

Saint-Germain-en-Laye

Cahors

Ornolac, dans le pays de Foix

Mirepoix

Port-Vendres

Marseille

Puigcerdá en Catalogne

Lourdes

 

Une nuit dans le train

Gênes

Milan

Rome

Vérone

Méran

Le "jardin de roses" de Bozen

Sur le Freienbühl, au-dessus de Brixen

Brixen

Gossensass

Genève

Au bord d'une route, en Allemagne du Sud

Worms

Michelstadt dans l'Odenwald

Amorsbrunn

Amorbach

 

Chez des parents en Hesse

Mellnau dans le Burgwald

Marbourg

Giessen

Siegen

Runkel sur la Lahn

Cologne

Dans les ruines du monastère de Heisterbach

Bonn

Asbach dans le Westerwald

Goslar

Halberstadt

Berlin

Warnemünde-Gjedser

Édimbourg

Dans le détroit de Pentland

Dans l'Atlantique Nord

Reykjavik

Laugarvatn

Reykholt

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Bibliographie

 

Tchou, 1974, 270 p.

Auteur
Otto Rahn
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